Quelques
humeurs poétiques
de l'ami Bernard



Recueil 1


  • Pies et Geais
  • Les hautes herbes de l'été
  • L'étang
  • Jeunes et Nature !
  • Bonne année !
  • Les fantômes du Mont de Couple
  • Sur la crête du Mont de Couple
  • La baie de Wissant
  • Ma nuit
  • Les grives mauvis
  • J'attends
  • Un ciel
  • Je tremble
  • Sur la plage
  • Espèces et espaces
  • Ce qui m'émeut
  • De monts en vallons
  • Les trailers
  • Dis-moi, cher oiseau
  • La COP 21



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    Pies et Geais

    Tandis qu'ils piaillent et pépient,
    Moi, je trépigne et tressaille et pis :
    Je mitraille, photographie;
    Oui, j'épie geais, pies et pigeons
    Face aux cyprès si près d'ici,
    Accroupi dans les génépis
    Ou tapi dans les jeunes épis
    À l'épiaison de la saison,
    Parmi les semis de Mimi à demi levés,
    Les graminées qui vite épient
    Ou les prés prêts à être fauchés.

    Car si j'épie pies, j'épie geais aussi;
    Quant aux pigeons, vite j'ai pigé
    Qu'il fallait de loin les laisser voltiger;
    Ainsi j'ai pris une fois un jet de leurs rejets !

    Certains me disent que c'est pas bien,
    Que ça pue d'épier, ça ne vaut rien,
    Que c'est une affaire de vauriens ....
    Alors moi, qui suis épicurien
    De la Nature, même estropiée,
    Je leur fais un pied de nez
    Doublé d'un croche-pied :
    Ça leur fera du bien,
    Ça leur fera des pieds !
    D'ailleurs quand j'épie, Fanny
    Et Cathy me disent ‘'Moi aussi ‘':
    Et elles épient pics vanesses pyrales,
    Piérides épirrhoés et harpales,
    Ça ne cesse : une vraie spirale,
    Ça ne peut pas faire de mal !

    Moi si j'épie tant,
    C'est que j'en ai le temps :
    Alors . je . prends . le . temps.
    En prenant mon temps,
    Je prends du bon temps .... car ....
    Un moineau qui piaille, c'est une trouvaille,
    Un oiseau qui pépie, c'est une pépite,
    Un canard dans une mare me rend musard,
    Un agrion, c'est mignon, avec son lumignon ….. non ?

    D'ailleurs, mon copain Jeuf,
    Qui m'accompagne tout le temps,
    Ça lui fait un effet bœuf,
    Même s'il fait mauvais temps.
    Ce matin, nous nous sommes levés
    Dès potron-minet, motivés,
    Car certains oiseaux pépient tôt :
    Joeuf a dit ‘'Ca, c'est une pépite, oh ! ’’
    Et puis on voit ses yeux qui pétillent
    Quand Jeuf épie pies et pipits :
    Et ça lui fait deux pépites.

    Bernard Debève, le 23 Août 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Pie  et  Geai


    Génépis


    Vanesse  -  Pyrale   


    Piéride  -  Harpale


    Agrions mignons





    Ascalaphe


    Asile-frelon


    Ichneumon





    Les hautes herbes de l'été


    Je me plonge dans la broussaille,
    Elle est fleuronnée :
    J'y fourre mon nez
    Comme on plonge dans les entrailles
    D'un monde abandonné.

    Les hautes herbes de l'été
    Cachent dans leurs pentes
    Des richesses insoupçonnées,
    Qui sont devenues des raretés
    De plus en plus.... courantes,
    De plus en plus mourantes.

    Là, je suis en train de m'y faufiler,
    Ce n'est rien si ça me chatouille,
    Je rampe, glisse, m'agenouille,
    La tête rentrée, le corps profilé
    Derrière l'objectif : je farfouille,
    Je cafouille, je trifouille.

    Les hautes herbes de l'été
    Cachent dans leur ventre
    Les espèces ambitionnées ;
    Moi je suis prêt à me contorsionner,
    Me mettre complet à plat ventre :
    Hé hé ! que ne ferais-je, diantre ?

    Certains insectes y sont inféodés,
    Que l'on peut dénicher
    Dans leurs propres antres ;
    Moi je suis plus qu'étonné
    Dans l'univers festonné d'un pré,
    Pour peu qu'on y entre,
    De voir un ascalaphe soufré
    Se poser oui là, à mi-herbe,
    Et si beau que j'en perds le verbe.

    Les hautes herbes de l'été
    L'ont été le temps d'un soleil,
    Le temps de photographier
    Ichneumons et merveilles.

    Bernard Debève, le 16 Juillet 2015  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    L'étang

    L'étang s'étend de tout son long
    Dans une brume disparue :
    Le soleil est revenu,
    Il est de plomb.
    Je promène mes pas
    Sur les bords de son long,
    Dans les graviers blonds
    Qui crissent de joie.

    Apparaît une demoiselle
    Dans mon champ de vision :
    Ce n'est pas une vision,
    C'est un agrion mignon,
    ‘'Mais non, pas une jouvencelle ! ’'.
    La voici, la voilà,
    La jolie, la belle,
    À l'écart des décibels,
    Dans sa tenue de gala.

    L'air vient de frémir :
    C'est l'instant-roi
    Dans l'endroit adéquat
    Pour tout un plaisir.
    Ce lieu merveilleux est à moi,
    Ce moment merveillant, je m'y noie,
    C'est tout ce que je désire ;
    C'est pourquoi je peux écrire
    À lents vers à l'endroit.

    Cet instant insistant,
    Ce moment-monument,
    Cet étang aimantant
    Qu'en l'aimant tant
    J'écris pour lui
    Ce poème réjoui,
    Ça me détend.

    Bernard Debève, le 14 Juillet 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]



    Jouvencelles
    Agrions mignons



    Jeunes et Nature

    À Jeunes et Nature,
    L'on fait corps avec la nature,
    L'on donne son corps et son âme
    À Dame Nature
    Car l'on est d'âme nature.

    Jeunes et Nature, c'est l'âme
    Et l'amabilité réhabilitées;
    Pas question de s'en poser !
    Pas de place, vous voyez,
    À un quelconque vague à l'âme.

    Jeunes et Nature, et pam !
    C'est l'Amérique à notre portée;
    Du départ du port de Calais,
    Pas de place, vous voyez,
    À une quelconque vague à lames.





    À Jeunes et Nature, c'est sûr,
    Il y a de charmantes dames,
    Que les maris ne condamnent
    De quitter le macadam
    Si leur âme est nature.

    Jeunes et Nature, ma poule,
    C'est une affaire qui marche,
    C'est une affaire qui roule :
    On y vient, on se défoule,
    Loin de la ville et ses foules.

    À Jeunes et Nature,
    On reste jeune,
    On reste nature,
    Naturellement !
    À Jeunes et Nature,
    De la nature,
    On ne fait pas jeûne,
    Evidemment !

    Bernard Debève, le 09 Janvier 2016


    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]



    Bonne année !

    On vous souhaite une bonne année,
    À vous toutes et tous,
    On vous souhaite une bonne année,
    Jeunes ou vieilles pousses.

    On vous souhaite bonne chance,
    À vous tous et toutes,
    Jeunes ou vieilles essences,
    Récentes ou en déroute.

    Tout ce que l’on a semé, planté
    Il y a bien longtemps,
    Que l’on a aimé, senti, chanté,
    Soyez choyés, longtemps.

    On voudrait que l’on ne vous couche
    Et déjouque comme des chiennes,
    Et qu’il ne reste qu’une souche
    De votre vie ancienne.




    Que votre altière naissance
    Et votre évanescence
    Soient une durable renaissance
    Qui nous stimule les sens.

    On vous souhaite bonne santé,
    Du bon air à respirer,
    Et de nouveaux amis replantés
    En milieu forestier.

    On vous souhaite bonne année,
    On vous souhaite du bon temps,
    Et tout ce que voulez,
    Mais surtout la pureté,
    C’est ça le plus important.

    Bernard Debève, le 21 Janvier 2016


    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]



    Les fantômes du Mont de Couple

    En se rapprochant de la cuesta,
    L'horizon s'entrouvre entièrement ;
    La Manche s'étire royalement
    Par dessus les caps et je presse le pas.

    L'Angleterre se montre un peu perfide
    En ne se montrant pas. Et pourtant elle est là,
    Dans les brumes lointaines du détroit,
    Comme un blanc fantôme toujours placide.

    Le Blanc Nez descend vertement
    Vers Escales au creux de son épaule,
    Tandis que les colzas d'or comme une étole
    Couvrent les vallons et leurs champs.

    Le mont Duez, qui fait face au mont de Sombre,
    Bientôt s'efface et devient sombre :
    Dans le brouillard il se fait ombre
    Comme un fantôme dans la pénombre.

    La nuit se fait jour en plein jour
    Et le frais se fait un tantinet frisquet.
    Continuer jusqu'au bout serait risqué :
    La cuesta attendra un autre jour.

    Je redescends sur Leubringhen
    Comme le fantôme que je suis ;
    Est-ce que quelqu’un me suit ?

    Le mont de Couple est bien surprenant !

    Bernard Debève, le 31 Décembre 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]








    Sur la crête du Mont de Couple

    Le soleil là-bas est déjà bas :
    Voilà qu'il enfile son pyjama !
    Du haut du mont de Couple se découpent
    Les ombres des toits comme des croupes.

    Dans la nuit qui se fait jour à lents pas
    Sur la plaine qui se traîne en contre- bas,
    Leubringhen s'endort dans les bras d'Audembert,
    Sur qui le château d'eau veille comme un père.

    Dans les branches épineuses qui bordent
    Le chemin sombri, le vent joue des cordes
    Comme un long violon mélancolique,
    Et geint l'air fraîchi grinçant sa musique.

    Le chemin de crête se fait plus froid,
    Tandis que vers l'est le lointain beffroi
    S'estompe dans les lenteurs de Calais
    Qui, lui, se lumière de feux follets.

    De la Cité Europe jusqu'au phare,
    Blériot, comme Coquelles, resurgit en fanfare ;
    Calais soudain se rapproche et s'élance
    Vers moi comme un vieil ami d'enfance.

    Alors que se lumière le Détroit
    Des bateaux éclairés qui flamboient,
    Disparaissent les toits labigeois
    Sous le manteau du soir de noroît.

    Apparaissent les White Cliffs of Dover
    Pour couronner ce spectacle enchanteur ;
    Alors je reste encore un peu sur la crête.....
    Et j'entends chanter comme un air de fête.

    Bernard Debève, le 30 Décembre 2015  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    La baie de Wissant

    Quand s'attarde le soleil couchant
    Sur la ligne d'horizon brûlante,
    Et que la balade est à son commencement,
    C'est un espoir de beautés qui me tente.

    C'est un ciel de beautés changeantes
    Qui se dresse au loin par dessus les champs,
    C'est une lumière qui m'enchante
    Dans la douceur qu'enfante le couchant.....

    Une douceur quand chante l'océan
    Sur la plage encore frémissante ;
    Une mielleur doucereuse offrant
    Des ardeurs aux mille variantes.

    Du coup l'heure passe en marchant,
    Comme un passant sur une douce pente
    Vers les bonheurs de la baie de Wissant,
    Sertie dans l'écrin de ses terres indolentes.

    Sortie vespérale au long des champs,
    Parmi les prairies ondulantes
    Sur les chemins de silex tranchants,
    Dans la torpeur des lueurs descendantes.

    Les lueurs de Douvres se présentent
    Maintenant à l'horizon dormant ;
    Celles des cieux sont finissantes :
    Je m'arrête, contemple et ressent.

    Bernard Debève, le 23 Décembre 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Ma nuit

    Le matin voit le chevreuil courant,
    Le midi le lièvre sautillant,
    Et le soir le sanglier grognant,
    Ma nuit se passe ensuite en rêvant.

    Je suis amoureux de toutes les bêtes,
    Et c'est heureux qu'il y ait tant de fenêtres
    Tout autour de ma maison,
    Et des jumelles à ma disposition.

    Le matin le geai va grignotant,
    Le midi le pinson est chantant,
    Et le soir le concert est bruyant,
    Ma nuit se passe ensuite en rêvant.

    C'est une chose qui me transporte
    D'observer la faune de la sorte,
    Gambadant dans la pâture,
    Ou parcourant un ciel sans rature.

    Le matin le papillon s'éveille,
    À midi s'envole la tourterelle,
    Et le soir émerge la pipistrelle,
    Ma nuit se pare ainsi de merveilles.

    Pendant tout ce temps je me balade ;
    De branche en ciel je plane ou parade
    Quand bientôt la nuit s'achève
    Dans la douce prairie de mes rêves.

    Bernard Debève, le 18 Décembre 2015  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Les grives mauvis

    Les grives mauvis ont envahi le jardin,
    Picorant l'herbe verte en bande silencieuse,
    Le sourcil blanc au vent ; c'est, en ce frais matin,
    Une douce heureuse en cette heure délicieuse.

    Puis elles sont parties, toutes ensemble au loin
    Par dessus le village encore las et lourd,
    Dans un vol allégé, dans un ciel aquilin,
    Vers des lieux mystérieux aux parfums d'alentour.

    Un jour sans doute, un jour de chance, demain j'espère,
    Je les reverrai sur les bords de la gravière
    Au sortir de Calais, baignées de la lumière
    Du soleil se levant, et picorant la terre.

    Mais voici qu'un vol d'étourneaux emplit le ciel
    Rapidement dessin-animé d'effets spéciaux ;
    Il ondoie, il ondule telle une flanelle
    Cerf-volant dans l'air léger du matin éclos.

    Alors que deux geais pointent le bout de leur nez,
    Emportant des bouts de pain jetés par terre,
    Les mésanges ont déjà entamé leur ballet,
    Incessant va et vient, spectacle alimentaire.

    La nature est un sur-vivant documentaire :
    Chaque jour je le vis depuis mon pied-à-terre,
    Avec un plaisir certain bien qu'élémentaire,
    Mais sans cesse renouvelé, et salutaire.

    Comment se taire ? Comment taire tout commentaire
    Sur toutes ces espèces, toutes complémentaires,
    Que l'on peut voir de Leubringhen au Marquenterre,
    Où chaque seconde est un bonheur supplémentaire ?

    Tiens, voilà un rouge-gorge .....

    Bernard Debève, le 8 Décembre 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]





     

    J'attends

    Je scrute, je guette, j'attends
    Que les frimas s'effacent
    Et qu'ils laissent la place
    Au soleil, au beau temps.

    A des mois de disette,
    Bientôt viendra le temps
    Des ciels plus attrayants,
    Des horizons de fête.

    J'attends, je guette, je scrute
    Le regain de verdure,
    Le réveil de la nature
    Dans tous les azimuts.

    L'hiver est bien longuet :
    Quelques gelées s'attardent ;
    Le printemps, mou, tarde
    À nous monter au nez.

     



     


    Je scrute, j'attends, je guette
    Le moindre mouvement,
    Tout indice patent :
    Je reste à ma fenêtre.

    Quand le premier citron,
    D'un coup d'aile certain
    Aura traversé le jardin,
    Débutera la saison.

    Reviendront papillons,
    Bombyles, méloés,
    Qui viendront égayer
    Autour de la maison.

    En attendant, j'attends,
    Avide, le cœur battant,
    Scrutant à chaque instant
    La venue du printemps.

    Bernard Debève, le 15 Novembre 2015  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Un ciel

    Un ciel, c'est tout l'or du monde
    Qui vole dessus nos têtes blondes,
    Qui parcourt l'océan tout heureux
    De glisser sur ses vagues bleues.

    Un ciel, ça se couvre de nuages
    Pour nous faire la belle ouvrage,
    Que chaque peintre de Wissant
    Représente différemment.

    Un ciel, c'est un arc de triomphe
    Qui s'affaisse et se regonfle
    Quand le vent gonfle ou s'abaisse,
    Qui nous met en joie, qui nous met en liesse.

    Un ciel, c'est un espoir éternel,
    Une tendre caresse maternelle
    Venue adoucir un chagrin d'amour
    Et chasser la pluie de nos yeux lourds.

    Un ciel, c'est un avenir fou, sans fin,
    Constellé d'étoiles anges gardiens
    Qui brillent au loin en ribambelles,
    Toujours plus claires, toujours plus belles.

    Un ciel, c'est un compagnon de sortie,
    Dans lequel le soleil est serti
    Comme un écrin et son diamant,
    Et donne sa richesse au firmament.

    C'est tout l'or du monde
    Dessus nos têtes blondes.

    Bernard Debève, le 13 Novembre 2015



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]










    Je tremble

    Puis le chemin s'éclaire
    Dans la forêt qui dort,
    Et l'orée se mordore
    Dans les ors de la terre.

    Un vent se brise en l'air
    Dans les branches alors,
    Faisant trembler d'abord
    Le plat de l'atmosphère.

    C'est toujours un mystère
    De savoir quel décor,
    Moi chercheur d'ors,
    Saura me satisfaire.

    De brèves lueurs d'air
    Envahissent mes pores,
    Faisant trembler mon corps
    D'un plaisir solitaire.

    Des courbes de tonnerre
    Comme des matamores
    Parcourent l'avant-port
    De Boulogne sur Mer.


     



     

    Je reste débonnaire,
    Tout seul dans ce décor
    Qui change à chaque encore
    De ce ciel en colère.

    Sous la grêle d'éclairs
    Boulogne et son port,
    De Nausicaa au fort,
    Clignotent de lumières.

    Le chemin reste vert
    Dans un obscur dehors
    Que je fais à l'envers,
    Profitant du décor.

    Gronde l'orage, sévère ;
    L'horizon s'évapore
    Tandis que dans le port
    Les pêcheurs, eux, s'affairent.

    Je rentre sans m'en faire,
    La pluie m'épargne encore ;
    Tremble toujours mon corps
    De bonheur dans ma chair.

    Bernard Debève, le 11 Novembre 2015  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Sur la plage

    La plage se brume en ce matin nouveau ;
    Le joggeur, en quête de renouveau,
    Trouve là l'espace qu'il lui faut.

    La plage s'éveille au jour qui naît ;
    Et le soleil encore un peu jeunet
    Joue avec les rides du sable jaunet.

    La plage s'ouvre au promeneur avide,
    Qui se grise de ce moment limpide
    Où l'espace n'est pas vraiment le vide.

    La plage peu à peu s'emplit, s'anime,
    Crie et joue avec les volleyeurs qui s'escriment
    Avec force adresse et parfois un peu de frime.

    La plage blonde alors se colore
    De shorts bigarrés, de cris sonores,
    Et des rayons du soleil devenu plus fort.

    La plage en ciel, c'est l'endroit pour tous,
    Où chacun trouve comment la trouver douce,
    À sa façon, ou comment se la couler douce.

    La plage, c'est aussi là que viennent,
    Aux jours de mauvaise lune, les baleines
    Qui s'échouent et perdent leur haleine.

    Avant de s'éteindre elles pleurent ;
    L'œil en deuil, elles vous regardent avec peur :
    C'est ainsi que sur le sable elles meurent.

    Sont-elles victimes de la bêtise humaine ?

    Ce matin de brume, j'avais de la haine,
    Et le soleil revenu n'a pas séché ma peine.

    Bernard Debève, le 4 Novembre 2015 , suite à l'échouage à Calais de 10 baleines



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]











    Espèces et espaces

    La nature, c'est de l'espace à gogo
    Où l'on a envie de se dire : ‘'Allez gros !,
    On y va franchement, allégro,
    On y rentre dedans, allez go ! ’’

    La nature, c'est de l'espace infini,
    Même que quand qu'elle est finie
    La rando, et la journée aussi finie,
    Le lendemain, on est repartis !

    Mais les temps ont bien changé :
    On a fini par échanger
    Des espaces enchantés
    En rêves désenchantés,
    Et les lendemains ont déchanté.

    Depuis, la nature manque d'espace
    Et l’espace manque de nature,
    Car les espaces de nature,
    Où l'air et l'eau sont purs,
    De plus en plus s'espacent.

    La nature perd de ses espèces,
    Les espèces perdent de la nature ;
    Et les espèces, sans nature,
    Perdent de leur nature,
    Puis meurent et cessent.
    Des espèces qui disparaissent,
    C'est ce qui se passe,
    Des espaces sans espèces,
    C'est ce qui nous menace.

    La nature, par nature,
    N'est mature qu'en pâtures,
    En bosquets sans ratures,
    En espaces sans fractures
    Aux parfums d'aventure.

    Ah ma pauvre nature !.....
    Que j'ai connue bien plus pure,
    Il y a si peu de temps
    Quand j'étais encore enfant.

    Bernard Debève, le 18 Octobre 2015,  



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]




    Ce qui m'émeut

    Tout ce qui, dans la nature,
    Se meut m’émeut par nature.

    Ainsi, par un matin brumeux,
    Une vache qui fait Meuh
    Ou même un émeu
    Qui se meut m’émeut.
    De les voir se mouvoir
    Va m’émouvoir :
    Oui, même un émeu m’ émeut
    Autant que faire se peut
    Et qu’un serpent venimeux.
    Car il n’y a rien de mieux
    Pour me rendre joyeux
    Qu’un endroit giboyeux.

    Imaginez donc hier
    Quand, dans le pré derrière,
    J’ai vu se poser un faucon
    Dessus de la barrière :
    Il posait, faisait le fier.
    C’est peut-être tout con,
    Mais je suis resté là coi
    À me demander pourquoi
    Il ne s’en allait pas.

    Nous sommes restés en face à face,
    Et je le regardais bien en face :
    J’avais gardé la bonne distance,
    J’étais resté bien en place ;
    Le temps se stoppait sur place,
    Le temps d’une jouissance.
    Le temps avait suspendu
    Son vol un temps suspendu,
    Et moi, j’en étais tout ému.

    Ce qui m’émeut même un peu me meut,
    Comme ceux qui même m’aiment, même un peu, m’émeuvent.
    Certes ils me prennent parfois pour un beu-beu,
    Mais ils peuvent bien me le dire autant qu’ils peuvent !

    Voyez-vous,
    Tout ce qui m’émeut me remue,
    Me meut et me mue en mec ému :
    C’est mon truc à moi pour me mettre en émoi,
    Me faire connaître le grand renversement.
    Pour vivre ça, pas de problème, emmenez-moi,
    Car ce qui me meut, c’est ce qui m’ émeut,
    Et inversement.

    Bernard Debève, le 16 octobre 2015, suite au faucon vu au port de la Madelon, avec une rando de Jeunes et Nature



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    De monts en vallons

    Depuis des années bien passées,
    À notre gré nous nous promenons
    Du cap Blanc Nez au cap Gris Nez,
    Passant de monts en vallons
    Sur les sentiers escarpés.

    Depuis tout ce temps, nous avons eu le temps
    De connaître chaque saison,
    De voir se lever le soleil au Levant
    Pour s’ oublier d’ un coup, sans raison,
    Et de prévoir ainsi les changements de temps.

    Par tous les temps, par tous les vents,
    Partout au creux des hivers longs,
    Des chemins, des creuses, des champs
    Blanchis de craie, blanchis de flocons,
    Et qui ondulent gentiment, longuement.

    Depuis tout ce temps, à chaque printemps
    C’ est la même promenaison
    Dans le même émerveillement,
    Où tout se passe dans un grand frisson,
    Où rien ne lasse, où tout est tentant.

    Puis s’ en viennent les beaux temps
    Lorsque lors d’un beau matin, fécond,
    Réchauffant les buissons ardents
    Sur les dunes et les monts,
    L’ été jaillit sa lumière d’ argent.

    Et puis s’ en vont les beaux temps
    Par delà les Caps, plus loin que l’ horizon,
    Vers d’ autres espaces, d’ autres continents ;
    Tandis qu’ encore nous nous promenons,
    Goulûment, sous un ciel déconcertant.

    Depuis toutes ces années passées,
    Jamais nous ne nous sommes lassés ;
    Au gré des vents du Blanc Nez,
    Dans les rochers du Gris Nez,
    Sous la pluie des chemins de randonnée,
    Nous nous sommes plu à nous délasser.

    Bernard Debève, le 1er octobre 2015  



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    Les Trailers

    Le chemin s’éclaire de mille rayons
    Sur les hauteurs chlorophylles du mont ;
    Des cyclistes, encore et encore,
    Décorés de maillots multicolores,
    C’ est un trail à nul autre pareil
    Parmi les monts et les merveilles
    Des deux Caps, Gris et Blanc,
    Dans la craie et les buissons ardents,
    À travers marais et monts
    Dominant les sables blonds .

    De trailer en trailer,
    Chacun donne son meilleur
    À chaque montée, à chaque virage,
    Chaque caillou est un dérapage ;
    Vers les hauts couverts de noires épines,
    Ils souffrent encore, ils s’ échinent
    Et gagnent le sommet éventé
    Tout époustouflés .

    Dans ce cadre phare de la côte d’ Opale,
    Le mont de Couple est une cathédrale,
    Un lieu sain, et facétieux face aux cieux,
    Un sacré lieu soumis aux vents capricieux .

    Si vous passez par ici, vous les grincheux,
    Prenez-en plein vos yeux !
    Car le détroit et la baie de Wissant
    Sont endroits ultra-éblouissants .

    Prenez-en plein la tronche, vous les sceptiques,
    Venez voir comme est esthétique
    Ce paysage fringant
    Du Gris Nez à Leubringhen .

    Bernard Debève, le 21 septembre 2015, suite à une rando avec Jeunes et Nature



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    Dis-moi, cher oiseau

    Dis-moi, toi oiseau,
    Qu'y a t'il donc là-bas ?
    L'air est si léger
    Qu'il t'a emporté
    Là ou je ne vais pas.

    Dis-moi, toi oiseau,
    Ou donc vas-tu si loin?
    " Je ne le sais,
    Mais je vais
    Là ou l'air est beau".

    Ou vas-tu là haut?
    Que fais-tu là bas,
    Dans ce mondeclos
    Ou je me débas,
    Je suis las.

    Dis-moi toi l'oiseau,
    Qu'y a t il d'aussi beau
    Pour que tu voles si haut
    Vers cet horizon si là-bas?
    Allez, dis-le moi!

    Dis donc, cher oiseau,
    J'irais bien moi aussi
    Là ou je ne connais pas,
    Le coeur haletant
    Dans l'aire du temps.

    Bernard Debève, le ?? ????? 2015,



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    La COP 21

    Je veux ici déclarer ma flamme
    Et dire combien je l'aime,
    Du plus profond de mon âme,
    et dans mon être même.

    Pour elle, je suis en souffrance
    Car elle est à feu et à sang,
    Sa souffrance en sous-jacence,
    Mais réelle, me tracassant.

    Ma flamme est sans retenue,
    Compacte, absolue, totale,
    Mais sens dessous dessus,
    Mise à nu, mise à mal.

    Ma Planète, ma douce compagnonne
    En état d'alerte, en état d'urgence,
    Depuis toujours je t'affectionne,
    Toi, qui subit des hommes les outrances.

    Ma planète en état d'urgence,
    il y a urgence à se pencher sur ton sort;
    Ma planète en état d'alerte,
    Il y a pour toi danger de mort.

    Alors Messieurs de la COP21
    Agissez, cessez de tourner en rond;
    La terre ne tourne plus rond:
    Faites pour le mieux, faites pour un bien.

    Pour sauver l'écologie,
    Ne vous sauvez plus, soyez forts,
    N'économisez pas vos efforts,
    Mettez-y toute votre énergie.

    Laissez la Nature en paix,
    Est en jeu le sort de l'Humanité,
    Faites donc preuve d'humanité,
    Avec la nature, faites la paix.

    Habitons autrement la Planète,
    Soyons habités par elle
    En l'aimant toute belle,
    Comme une petite jeunette.

    Je veux vivre heureux pour elle,
    Moi qui suis en feu actuellement,
    Et je déclare officiellement
    Ici oui ma flamme pour elle.

    Bernard Debève, le 30 Novembre 2015,
    1er jour de la Conférence pour le Climat à Paris



    [  R E T O U R     vers     la     L I S T E  ]


    Fin du recueil n°1