|
|
Pies et Geais
Tandis qu'ils piaillent et pépient,
Moi, je trépigne et tressaille et pis :
Je mitraille, photographie;
Oui, j'épie geais, pies et pigeons
Face aux cyprès si près d'ici,
Accroupi dans les génépis
Ou tapi dans les jeunes épis
À l'épiaison de la saison,
Parmi les semis de Mimi à demi levés,
Les graminées qui vite épient
Ou les prés prêts à être fauchés.
Car si j'épie pies, j'épie geais aussi;
Quant aux pigeons, vite j'ai pigé
Qu'il fallait de loin les laisser voltiger;
Ainsi j'ai pris une fois un jet de leurs rejets !
Certains me disent que c'est pas bien,
Que ça pue d'épier, ça ne vaut rien,
Que c'est une affaire de vauriens ....
Alors moi, qui suis épicurien
De la Nature, même estropiée,
Je leur fais un pied de nez
Doublé d'un croche-pied :
Ça leur fera du bien,
Ça leur fera des pieds !
D'ailleurs quand j'épie, Fanny
Et Cathy me disent ‘'Moi aussi ‘':
Et elles épient pics vanesses pyrales,
Piérides épirrhoés et harpales,
Ça ne cesse : une vraie spirale,
Ça ne peut pas faire de mal !
Moi si j'épie tant,
C'est que j'en ai le temps :
Alors . je . prends . le . temps.
En prenant mon temps,
Je prends du bon temps .... car ....
Un moineau qui piaille, c'est une trouvaille,
Un oiseau qui pépie, c'est une pépite,
Un canard dans une mare me rend musard,
Un agrion, c'est mignon, avec son lumignon ….. non ?
D'ailleurs, mon copain Jeuf,
Qui m'accompagne tout le temps,
Ça lui fait un effet bœuf,
Même s'il fait mauvais temps.
Ce matin, nous nous sommes levés
Dès potron-minet, motivés,
Car certains oiseaux pépient tôt :
Joeuf a dit ‘'Ca, c'est une pépite, oh ! ’’
Et puis on voit ses yeux qui pétillent
Quand Jeuf épie pies et pipits :
Et ça lui fait deux pépites.
Bernard Debève, le 23 Août 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
Pie et Geai
Génépis
Vanesse - Pyrale
Piéride - Harpale
Agrions mignons
|
|
|
Ascalaphe
Asile-frelon
Ichneumon
|
Les hautes herbes de l'été
Je me plonge dans la broussaille,
Elle est fleuronnée :
J'y fourre mon nez
Comme on plonge dans les entrailles
D'un monde abandonné.
Les hautes herbes de l'été
Cachent dans leurs pentes
Des richesses insoupçonnées,
Qui sont devenues des raretés
De plus en plus.... courantes,
De plus en plus mourantes.
Là, je suis en train de m'y faufiler,
Ce n'est rien si ça me chatouille,
Je rampe, glisse, m'agenouille,
La tête rentrée, le corps profilé
Derrière l'objectif : je farfouille,
Je cafouille, je trifouille.
Les hautes herbes de l'été
Cachent dans leur ventre
Les espèces ambitionnées ;
Moi je suis prêt à me contorsionner,
Me mettre complet à plat ventre :
Hé hé ! que ne ferais-je, diantre ?
Certains insectes y sont inféodés,
Que l'on peut dénicher
Dans leurs propres antres ;
Moi je suis plus qu'étonné
Dans l'univers festonné d'un pré,
Pour peu qu'on y entre,
De voir un ascalaphe soufré
Se poser oui là, à mi-herbe,
Et si beau que j'en perds le verbe.
Les hautes herbes de l'été
L'ont été le temps d'un soleil,
Le temps de photographier
Ichneumons et merveilles.
Bernard Debève, le 16 Juillet 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
L'étang
L'étang s'étend de tout son long
Dans une brume disparue :
Le soleil est revenu,
Il est de plomb.
Je promène mes pas
Sur les bords de son long,
Dans les graviers blonds
Qui crissent de joie.
Apparaît une demoiselle
Dans mon champ de vision :
Ce n'est pas une vision,
C'est un agrion mignon,
‘'Mais non, pas une jouvencelle ! ’'.
La voici, la voilà,
La jolie, la belle,
À l'écart des décibels,
Dans sa tenue de gala.
L'air vient de frémir :
C'est l'instant-roi
Dans l'endroit adéquat
Pour tout un plaisir.
Ce lieu merveilleux est à moi,
Ce moment merveillant, je m'y noie,
C'est tout ce que je désire ;
C'est pourquoi je peux écrire
À lents vers à l'endroit.
Cet instant insistant,
Ce moment-monument,
Cet étang aimantant
Qu'en l'aimant tant
J'écris pour lui
Ce poème réjoui,
Ça me détend.
Bernard Debève, le 14 Juillet 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
Jouvencelles
Agrions mignons
|
|
|
Jeunes et Nature
À Jeunes et Nature,
L'on fait corps avec la nature,
L'on donne son corps et son âme
À Dame Nature
Car l'on est d'âme nature.
Jeunes et Nature, c'est l'âme
Et l'amabilité réhabilitées;
Pas question de s'en poser !
Pas de place, vous voyez,
À un quelconque vague à l'âme.
Jeunes et Nature, et pam !
C'est l'Amérique à notre portée;
Du départ du port de Calais,
Pas de place, vous voyez,
À une quelconque vague à lames.
|
À Jeunes et Nature, c'est sûr,
Il y a de charmantes dames,
Que les maris ne condamnent
De quitter le macadam
Si leur âme est nature.
Jeunes et Nature, ma poule,
C'est une affaire qui marche,
C'est une affaire qui roule :
On y vient, on se défoule,
Loin de la ville et ses foules.
À Jeunes et Nature,
On reste jeune,
On reste nature,
Naturellement !
À Jeunes et Nature,
De la nature,
On ne fait pas jeûne,
Evidemment !
Bernard Debève, le 09 Janvier 2016
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
Bonne année !
On vous souhaite une bonne année,
À vous toutes et tous,
On vous souhaite une bonne année,
Jeunes ou vieilles pousses.
On vous souhaite bonne chance,
À vous tous et toutes,
Jeunes ou vieilles essences,
Récentes ou en déroute.
Tout ce que l’on a semé, planté
Il y a bien longtemps,
Que l’on a aimé, senti, chanté,
Soyez choyés, longtemps.
On voudrait que l’on ne vous couche
Et déjouque comme des chiennes,
Et qu’il ne reste qu’une souche
De votre vie ancienne.
|
Que votre altière naissance
Et votre évanescence
Soient une durable renaissance
Qui nous stimule les sens.
On vous souhaite bonne santé,
Du bon air à respirer,
Et de nouveaux amis replantés
En milieu forestier.
On vous souhaite bonne année,
On vous souhaite du bon temps,
Et tout ce que voulez,
Mais surtout la pureté,
C’est ça le plus important.
Bernard Debève, le 21 Janvier 2016
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
Les fantômes du Mont de Couple
En se rapprochant de la cuesta,
L'horizon s'entrouvre entièrement ;
La Manche s'étire royalement
Par dessus les caps et je presse le pas.
L'Angleterre se montre un peu perfide
En ne se montrant pas. Et pourtant elle est là,
Dans les brumes lointaines du détroit,
Comme un blanc fantôme toujours placide.
Le Blanc Nez descend vertement
Vers Escales au creux de son épaule,
Tandis que les colzas d'or comme une étole
Couvrent les vallons et leurs champs.
Le mont Duez, qui fait face au mont de Sombre,
Bientôt s'efface et devient sombre :
Dans le brouillard il se fait ombre
Comme un fantôme dans la pénombre.
La nuit se fait jour en plein jour
Et le frais se fait un tantinet frisquet.
Continuer jusqu'au bout serait risqué :
La cuesta attendra un autre jour.
Je redescends sur Leubringhen
Comme le fantôme que je suis ;
Est-ce que quelqu’un me suit ?
Le mont de Couple est bien surprenant !
Bernard Debève, le 31 Décembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
|
Sur la crête du Mont de Couple
Le soleil là-bas est déjà bas :
Voilà qu'il enfile son pyjama !
Du haut du mont de Couple se découpent
Les ombres des toits comme des croupes.
Dans la nuit qui se fait jour à lents pas
Sur la plaine qui se traîne en contre- bas,
Leubringhen s'endort dans les bras d'Audembert,
Sur qui le château d'eau veille comme un père.
Dans les branches épineuses qui bordent
Le chemin sombri, le vent joue des cordes
Comme un long violon mélancolique,
Et geint l'air fraîchi grinçant sa musique.
Le chemin de crête se fait plus froid,
Tandis que vers l'est le lointain beffroi
S'estompe dans les lenteurs de Calais
Qui, lui, se lumière de feux follets.
De la Cité Europe jusqu'au phare,
Blériot, comme Coquelles, resurgit en fanfare ;
Calais soudain se rapproche et s'élance
Vers moi comme un vieil ami d'enfance.
Alors que se lumière le Détroit
Des bateaux éclairés qui flamboient,
Disparaissent les toits labigeois
Sous le manteau du soir de noroît.
Apparaissent les White Cliffs of Dover
Pour couronner ce spectacle enchanteur ;
Alors je reste encore un peu sur la crête.....
Et j'entends chanter comme un air de fête.
Bernard Debève, le 30 Décembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
La baie de Wissant
Quand s'attarde le soleil couchant
Sur la ligne d'horizon brûlante,
Et que la balade est à son commencement,
C'est un espoir de beautés qui me tente.
C'est un ciel de beautés changeantes
Qui se dresse au loin par dessus les champs,
C'est une lumière qui m'enchante
Dans la douceur qu'enfante le couchant.....
Une douceur quand chante l'océan
Sur la plage encore frémissante ;
Une mielleur doucereuse offrant
Des ardeurs aux mille variantes.
Du coup l'heure passe en marchant,
Comme un passant sur une douce pente
Vers les bonheurs de la baie de Wissant,
Sertie dans l'écrin de ses terres indolentes.
Sortie vespérale au long des champs,
Parmi les prairies ondulantes
Sur les chemins de silex tranchants,
Dans la torpeur des lueurs descendantes.
Les lueurs de Douvres se présentent
Maintenant à l'horizon dormant ;
Celles des cieux sont finissantes :
Je m'arrête, contemple et ressent.
Bernard Debève, le 23 Décembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
|
Ma nuit
Le matin voit le chevreuil courant,
Le midi le lièvre sautillant,
Et le soir le sanglier grognant,
Ma nuit se passe ensuite en rêvant.
Je suis amoureux de toutes les bêtes,
Et c'est heureux qu'il y ait tant de fenêtres
Tout autour de ma maison,
Et des jumelles à ma disposition.
Le matin le geai va grignotant,
Le midi le pinson est chantant,
Et le soir le concert est bruyant,
Ma nuit se passe ensuite en rêvant.
C'est une chose qui me transporte
D'observer la faune de la sorte,
Gambadant dans la pâture,
Ou parcourant un ciel sans rature.
Le matin le papillon s'éveille,
À midi s'envole la tourterelle,
Et le soir émerge la pipistrelle,
Ma nuit se pare ainsi de merveilles.
Pendant tout ce temps je me balade ;
De branche en ciel je plane ou parade
Quand bientôt la nuit s'achève
Dans la douce prairie de mes rêves.
Bernard Debève, le 18 Décembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
Les grives mauvis
Les grives mauvis ont envahi le jardin,
Picorant l'herbe verte en bande silencieuse,
Le sourcil blanc au vent ; c'est, en ce frais matin,
Une douce heureuse en cette heure délicieuse.
Puis elles sont parties, toutes ensemble au loin
Par dessus le village encore las et lourd,
Dans un vol allégé, dans un ciel aquilin,
Vers des lieux mystérieux aux parfums d'alentour.
Un jour sans doute, un jour de chance, demain j'espère,
Je les reverrai sur les bords de la gravière
Au sortir de Calais, baignées de la lumière
Du soleil se levant, et picorant la terre.
Mais voici qu'un vol d'étourneaux emplit le ciel
Rapidement dessin-animé d'effets spéciaux ;
Il ondoie, il ondule telle une flanelle
Cerf-volant dans l'air léger du matin éclos.
Alors que deux geais pointent le bout de leur nez,
Emportant des bouts de pain jetés par terre,
Les mésanges ont déjà entamé leur ballet,
Incessant va et vient, spectacle alimentaire.
La nature est un sur-vivant documentaire :
Chaque jour je le vis depuis mon pied-à-terre,
Avec un plaisir certain bien qu'élémentaire,
Mais sans cesse renouvelé, et salutaire.
Comment se taire ? Comment taire tout commentaire
Sur toutes ces espèces, toutes complémentaires,
Que l'on peut voir de Leubringhen au Marquenterre,
Où chaque seconde est un bonheur supplémentaire ?
Tiens, voilà un rouge-gorge .....
Bernard Debève, le 8 Décembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
J'attends
Je scrute, je guette, j'attends
Que les frimas s'effacent
Et qu'ils laissent la place
Au soleil, au beau temps.
A des mois de disette,
Bientôt viendra le temps
Des ciels plus attrayants,
Des horizons de fête.
J'attends, je guette, je scrute
Le regain de verdure,
Le réveil de la nature
Dans tous les azimuts.
L'hiver est bien longuet :
Quelques gelées s'attardent ;
Le printemps, mou, tarde
À nous monter au nez.
|
Je scrute, j'attends, je guette
Le moindre mouvement,
Tout indice patent :
Je reste à ma fenêtre.
Quand le premier citron,
D'un coup d'aile certain
Aura traversé le jardin,
Débutera la saison.
Reviendront papillons,
Bombyles, méloés,
Qui viendront égayer
Autour de la maison.
En attendant, j'attends,
Avide, le cœur battant,
Scrutant à chaque instant
La venue du printemps.
Bernard Debève, le 15 Novembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
Un ciel
Un ciel, c'est tout l'or du monde
Qui vole dessus nos têtes blondes,
Qui parcourt l'océan tout heureux
De glisser sur ses vagues bleues.
Un ciel, ça se couvre de nuages
Pour nous faire la belle ouvrage,
Que chaque peintre de Wissant
Représente différemment.
Un ciel, c'est un arc de triomphe
Qui s'affaisse et se regonfle
Quand le vent gonfle ou s'abaisse,
Qui nous met en joie, qui nous met en liesse.
Un ciel, c'est un espoir éternel,
Une tendre caresse maternelle
Venue adoucir un chagrin d'amour
Et chasser la pluie de nos yeux lourds.
Un ciel, c'est un avenir fou, sans fin,
Constellé d'étoiles anges gardiens
Qui brillent au loin en ribambelles,
Toujours plus claires, toujours plus belles.
Un ciel, c'est un compagnon de sortie,
Dans lequel le soleil est serti
Comme un écrin et son diamant,
Et donne sa richesse au firmament.
C'est tout l'or du monde
Dessus nos têtes blondes.
Bernard Debève, le 13 Novembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
Je tremble
Puis le chemin s'éclaire
Dans la forêt qui dort,
Et l'orée se mordore
Dans les ors de la terre.
Un vent se brise en l'air
Dans les branches alors,
Faisant trembler d'abord
Le plat de l'atmosphère.
C'est toujours un mystère
De savoir quel décor,
Moi chercheur d'ors,
Saura me satisfaire.
De brèves lueurs d'air
Envahissent mes pores,
Faisant trembler mon corps
D'un plaisir solitaire.
Des courbes de tonnerre
Comme des matamores
Parcourent l'avant-port
De Boulogne sur Mer.
|
Je reste débonnaire,
Tout seul dans ce décor
Qui change à chaque encore
De ce ciel en colère.
Sous la grêle d'éclairs
Boulogne et son port,
De Nausicaa au fort,
Clignotent de lumières.
Le chemin reste vert
Dans un obscur dehors
Que je fais à l'envers,
Profitant du décor.
Gronde l'orage, sévère ;
L'horizon s'évapore
Tandis que dans le port
Les pêcheurs, eux, s'affairent.
Je rentre sans m'en faire,
La pluie m'épargne encore ;
Tremble toujours mon corps
De bonheur dans ma chair.
Bernard Debève, le 11 Novembre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
Sur la plage
La plage se brume en ce matin nouveau ;
Le joggeur, en quête de renouveau,
Trouve là l'espace qu'il lui faut.
La plage s'éveille au jour qui naît ;
Et le soleil encore un peu jeunet
Joue avec les rides du sable jaunet.
La plage s'ouvre au promeneur avide,
Qui se grise de ce moment limpide
Où l'espace n'est pas vraiment le vide.
La plage peu à peu s'emplit, s'anime,
Crie et joue avec les volleyeurs qui s'escriment
Avec force adresse et parfois un peu de frime.
La plage blonde alors se colore
De shorts bigarrés, de cris sonores,
Et des rayons du soleil devenu plus fort.
La plage en ciel, c'est l'endroit pour tous,
Où chacun trouve comment la trouver douce,
À sa façon, ou comment se la couler douce.
La plage, c'est aussi là que viennent,
Aux jours de mauvaise lune, les baleines
Qui s'échouent et perdent leur haleine.
Avant de s'éteindre elles pleurent ;
L'œil en deuil, elles vous regardent avec peur :
C'est ainsi que sur le sable elles meurent.
Sont-elles victimes de la bêtise humaine ?
Ce matin de brume, j'avais de la haine,
Et le soleil revenu n'a pas séché ma peine.
Bernard Debève, le 4 Novembre 2015
, suite à l'échouage à Calais de 10 baleines
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
|
Espèces et espaces
La nature, c'est de l'espace à gogo
Où l'on a envie de se dire : ‘'Allez gros !,
On y va franchement, allégro,
On y rentre dedans, allez go ! ’’
La nature, c'est de l'espace infini,
Même que quand qu'elle est finie
La rando, et la journée aussi finie,
Le lendemain, on est repartis !
Mais les temps ont bien changé :
On a fini par échanger
Des espaces enchantés
En rêves désenchantés,
Et les lendemains ont déchanté.
Depuis, la nature manque d'espace
Et l’espace manque de nature,
Car les espaces de nature,
Où l'air et l'eau sont purs,
De plus en plus s'espacent.
La nature perd de ses espèces,
Les espèces perdent de la nature ;
Et les espèces, sans nature,
Perdent de leur nature,
Puis meurent et cessent.
Des espèces qui disparaissent,
C'est ce qui se passe,
Des espaces sans espèces,
C'est ce qui nous menace.
La nature, par nature,
N'est mature qu'en pâtures,
En bosquets sans ratures,
En espaces sans fractures
Aux parfums d'aventure.
Ah ma pauvre nature !.....
Que j'ai connue bien plus pure,
Il y a si peu de temps
Quand j'étais encore enfant.
Bernard Debève, le 18 Octobre 2015,
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
Ce qui m'émeut
Tout ce qui, dans la nature,
Se meut m’émeut par nature.
Ainsi, par un matin brumeux,
Une vache qui fait Meuh
Ou même un émeu
Qui se meut m’émeut.
De les voir se mouvoir
Va m’émouvoir :
Oui, même un émeu m’ émeut
Autant que faire se peut
Et qu’un serpent venimeux.
Car il n’y a rien de mieux
Pour me rendre joyeux
Qu’un endroit giboyeux.
Imaginez donc hier
Quand, dans le pré derrière,
J’ai vu se poser un faucon
Dessus de la barrière :
Il posait, faisait le fier.
C’est peut-être tout con,
Mais je suis resté là coi
À me demander pourquoi
Il ne s’en allait pas.
Nous sommes restés en face à face,
Et je le regardais bien en face :
J’avais gardé la bonne distance,
J’étais resté bien en place ;
Le temps se stoppait sur place,
Le temps d’une jouissance.
Le temps avait suspendu
Son vol un temps suspendu,
Et moi, j’en étais tout ému.
Ce qui m’émeut même un peu me meut,
Comme ceux qui même m’aiment, même un peu, m’émeuvent.
Certes ils me prennent parfois pour un beu-beu,
Mais ils peuvent bien me le dire autant qu’ils peuvent !
Voyez-vous,
Tout ce qui m’émeut me remue,
Me meut et me mue en mec ému :
C’est mon truc à moi pour me mettre en émoi,
Me faire connaître le grand renversement.
Pour vivre ça, pas de problème, emmenez-moi,
Car ce qui me meut, c’est ce qui m’ émeut,
Et inversement.
Bernard Debève, le 16 octobre 2015,
suite au faucon vu au port de la Madelon, avec une rando de Jeunes et Nature
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
|
De monts en vallons
Depuis des années bien passées,
À notre gré nous nous promenons
Du cap Blanc Nez au cap Gris Nez,
Passant de monts en vallons
Sur les sentiers escarpés.
Depuis tout ce temps, nous avons eu le temps
De connaître chaque saison,
De voir se lever le soleil au Levant
Pour s’ oublier d’ un coup, sans raison,
Et de prévoir ainsi les changements de temps.
Par tous les temps, par tous les vents,
Partout au creux des hivers longs,
Des chemins, des creuses, des champs
Blanchis de craie, blanchis de flocons,
Et qui ondulent gentiment, longuement.
Depuis tout ce temps, à chaque printemps
C’ est la même promenaison
Dans le même émerveillement,
Où tout se passe dans un grand frisson,
Où rien ne lasse, où tout est tentant.
Puis s’ en viennent les beaux temps
Lorsque lors d’un beau matin, fécond,
Réchauffant les buissons ardents
Sur les dunes et les monts,
L’ été jaillit sa lumière d’ argent.
Et puis s’ en vont les beaux temps
Par delà les Caps, plus loin que l’ horizon,
Vers d’ autres espaces, d’ autres continents ;
Tandis qu’ encore nous nous promenons,
Goulûment, sous un ciel déconcertant.
Depuis toutes ces années passées,
Jamais nous ne nous sommes lassés ;
Au gré des vents du Blanc Nez,
Dans les rochers du Gris Nez,
Sous la pluie des chemins de randonnée,
Nous nous sommes plu à nous délasser.
Bernard Debève, le 1er octobre 2015
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
Les Trailers
Le chemin s’éclaire de mille rayons
Sur les hauteurs chlorophylles du mont ;
Des cyclistes, encore et encore,
Décorés de maillots multicolores,
C’ est un trail à nul autre pareil
Parmi les monts et les merveilles
Des deux Caps, Gris et Blanc,
Dans la craie et les buissons ardents,
À travers marais et monts
Dominant les sables blonds .
De trailer en trailer,
Chacun donne son meilleur
À chaque montée, à chaque virage,
Chaque caillou est un dérapage ;
Vers les hauts couverts de noires épines,
Ils souffrent encore, ils s’ échinent
Et gagnent le sommet éventé
Tout époustouflés .
Dans ce cadre phare de la côte d’ Opale,
Le mont de Couple est une cathédrale,
Un lieu sain, et facétieux face aux cieux,
Un sacré lieu soumis aux vents capricieux .
Si vous passez par ici, vous les grincheux,
Prenez-en plein vos yeux !
Car le détroit et la baie de Wissant
Sont endroits ultra-éblouissants .
Prenez-en plein la tronche, vous les sceptiques,
Venez voir comme est esthétique
Ce paysage fringant
Du Gris Nez à Leubringhen .
Bernard Debève, le 21 septembre 2015,
suite à une rando avec Jeunes et Nature
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
|
Dis-moi, cher oiseau
Dis-moi, toi oiseau,
Qu'y a t'il donc là-bas ?
L'air est si léger
Qu'il t'a emporté
Là ou je ne vais pas.
Dis-moi, toi oiseau,
Ou donc vas-tu si loin?
" Je ne le sais,
Mais je vais
Là ou l'air est beau".
Ou vas-tu là haut?
Que fais-tu là bas,
Dans ce mondeclos
Ou je me débas,
Je suis las.
Dis-moi toi l'oiseau,
Qu'y a t il d'aussi beau
Pour que tu voles si haut
Vers cet horizon si là-bas?
Allez, dis-le moi!
Dis donc, cher oiseau,
J'irais bien moi aussi
Là ou je ne connais pas,
Le coeur haletant
Dans l'aire du temps.
Bernard Debève, le ?? ????? 2015,
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
|
|
La COP 21
Je veux ici déclarer ma flamme
Et dire combien je l'aime,
Du plus profond de mon âme,
et dans mon être même.
Pour elle, je suis en souffrance
Car elle est à feu et à sang,
Sa souffrance en sous-jacence,
Mais réelle, me tracassant.
Ma flamme est sans retenue,
Compacte, absolue, totale,
Mais sens dessous dessus,
Mise à nu, mise à mal.
Ma Planète, ma douce compagnonne
En état d'alerte, en état d'urgence,
Depuis toujours je t'affectionne,
Toi, qui subit des hommes les outrances.
Ma planète en état d'urgence,
il y a urgence à se pencher sur ton sort;
Ma planète en état d'alerte,
Il y a pour toi danger de mort.
Alors Messieurs de la COP21
Agissez, cessez de tourner en rond;
La terre ne tourne plus rond:
Faites pour le mieux, faites pour un bien.
Pour sauver l'écologie,
Ne vous sauvez plus, soyez forts,
N'économisez pas vos efforts,
Mettez-y toute votre énergie.
Laissez la Nature en paix,
Est en jeu le sort de l'Humanité,
Faites donc preuve d'humanité,
Avec la nature, faites la paix.
Habitons autrement la Planète,
Soyons habités par elle
En l'aimant toute belle,
Comme une petite jeunette.
Je veux vivre heureux pour elle,
Moi qui suis en feu actuellement,
Et je déclare officiellement
Ici oui ma flamme pour elle.
Bernard Debève, le 30 Novembre 2015,
1er jour de la Conférence pour le Climat à Paris
[ R E T O U R vers la L I S T E ]
|
|
Fin du recueil n°1
|
|