Pour accompagner ce reportage, un poème de Bernard ...
Le saule et la bataille d'Ypres
Ce saule
A perdu pied;
Ce saule dont les pieds
Ont quitté le sol.
Le saule d’Ypres est tombé
Tel un soldat touché;
Ce n’est pas drôle
Et le charme est retombé.
Le saule d' Ypres pleurait;
À force d’être pleureur,
Sans force il s’est trouvé,
Et j’en pleurerais !
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Le saule d’Ypres pleurait
Au bord de son eau;
Il avait dû en pleurer des tonneaux
Pour remplir ainsi les canaux !
Couché, tutoyant ses propres larmes,
Pleurait-il tous ces soldats en arme
Venus s’étriper durant deux bonnes années
Dans un effroyable vacarme ?
Le saule d’Ypres est tombé;
Le héron qui s’y est posé
Ne s’est pas posé la question !
Le canal n’est plus qu’une pleureraie.
Bernard Debève, le 26 août 2018
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